dimanche 26 février 2012

ELLE EST


Je sais si peu de ce qu’elle est

Mais je la vois, je la connais.

Et parfois j’imagine

Sa danse.


Elle est le sourire et la vie,

Elle est des cheveux dans le vent

Et souvent j’imagine

Son souffle.


Dans le contraire de son absence

J’attends toujours qu’elle apparaisse

Et alors j’imagine

Sa peau.


Elle est une autre frontière

Elle est des nuits de l’été

Et toujours j’imagine

Ses mains.


Poussée au bord de sa jeunesse

Elle ne veut qu’être heureuse

Et jamais je ne m’imagine

Près d’elle.

dimanche 19 février 2012

SOUPIRS ET TREMBLEMENTS


J’envisage malgré moi de finir en beauté

Accroché aux méandres d’un fleuve infini

Je dérive, je dérive et je ne reviens pas

Après la pluie, que feras-tu ?

Après la pluie, où iras-tu ?


Et si, par envie on se dégageait l’un de l’autre ?

Si on partait dans des sens différents,

Pour savoir, seulement pour savoir.


Tandis que tu marches loin devant

Je te regarde et je souris ;

Tu as l’allure de ces enfants

Que je croisais l’après-midi

Sur les chemins de l’école

Quand ils sortaient

Les bras ballants, mèches un peu folles

Tu es ainsi, comme je t’aimais.


Et si, par envie on se dégageait l’un de l’autre ?

Si on partait dans des sens différents,

Pour savoir, seulement pour savoir.


A l’origine tu t’organises

Tu étales loin tes anciens rêves

Pour les reposer.

Longtemps ils hanteront les heures

Que je creuse pour rien.

Pour toi.


Et si sans savoir on tentait l’un de l’autre

De partir dans des sens différents ?

Histoire, histoire.

Histoire de voir.

dimanche 12 février 2012

TU ES DE LA LUMIÈRE


Tu es de la lumière sans les reflets changeants

Et je tiens en moi les pâles figurines

De nos premiers désirs.


Tu es de la lumière des soirs du printemps

Des années d’entre nous aux mille origines

Sans rien à définir.

Tu es de la lumière du voyage exigeant

Vers le blanc infini de ta peau assassine

Que je veux retenir.


Les jours seront passés quand tu te poseras.

Quand tu auras les mots.

Et je t’attendrai là.

Et j'attendrai encore.

dimanche 5 février 2012

LE CIEL DE LOS ANGELES

Je suis allé au Farmer's Market et j'ai vu les cuisiniers mexicains préparer des tacos pour des gens pressés. La limo noire rangée devant l'arrêt du bus empêchait cette femme de passer son caddie qu'elle venait d'emporter du K-Mart d'à côté. Plus loin, un homme en gris entrait dans le Nordstrom près du Grove. Chez Abercrombie and Fitch, le mannequin torse nu accueillait ces français avec un grand sourire.

Je les revois encore les Français de tout à l'heure. Je suis juste derrière eux. On regarde le tournage d'une émission de télé. Tous les techniciens sont en short, leurs gros mollets poilus tranchent avec le chic du présentateur. Il porte une chemise griffée Ralph Lauren (sûrement Black Label), je le reconnais c'est Mario Lopez. L'invité arrive, c'est l'acteur d'Entourage, c'est quoi son nom déjà ?

- Adrian quelque chose.
La Française à une voix de crécelle. Son mec hausse les épaules, il s'en fout on dirait. Il préfère regarder le mannequin d'A&F, toujours torse nu, toujours souriant. Je crois qu'ils ont forcé sur le Fierce cet après-midi. Je m'éloigne un peu. Je croise le tramway pour enfants qui parcoure l'allée centrale. Et si je passais chez Tommy Bahama ? C'est encore l'été après tout.

Finalement j'en ai marre. Fini Tommy Bahama, Nautica et Cheasecake Factory ! Je retourne sur Fairfax attraper un bus qui passe. C'est le 311, il va à Sunset, je le prends. Les freaks qui sont assis juste devant moi me proposent Jesus sur une feuille mal imprimée. Il me sauvera, me disent-ils. Ça m'étonnerait quand même.

Ils me gonflent les apôtres du Christ, je descends plus tôt. Le boulevard est désert. Je repère un bar de l'autre côté. Je traverse en sauvage et franchit la porte en bois. Là aussi c'est désert, à part Dolly Parton qui sirote un cocktail bleu, accrochée à une table dans un coin maléfique. Elle me sourit. Je tourne la tête et ressors. Y'a des limites à tout.

Et puis plus rien. Plus rien, plus rien. Après on m'a dit que je m'étais jeté sous les roues de la voiture. Mais non, impossible, je n'aurais pas choisi une Honda... C'est Dolly Parton qui a appelé les secours. 911. Je me suis réveillé au Cedars. Si j'avais su. Mon voisin de chambre est là pour la même chose que moi, sauf qu'il n'a plus de dents, moi c'est les jambes qui manquent. Dommage, je m'en servais souvent.