JOUR APRÈS JOUR

Je ne dormirai plus.

Aux seules fins acceptables je retire l’ennui.

Je sculpterai mon corps pour qu’il soit une image,

Dans la lumière du jour quand le matin renaît.

C’est avec le silence et tous ses artifices

Hors la peur de parler que tu reviens vers moi

Pourquoi ne puis-je pas demeurer spectateur

Aux moments les plus forts ?

J’échoue encore à être un être exemplaire

Celui des livres morts et des rêves animés

Quelle folie imbécile, je préfère m’enterrer

En attendant encore de devenir un autre.

A l’épreuve du feu qu’il me faut affronter

Pour mesurer vraiment les progrès accomplis

Un jour, un instant véritable je recommencerai.

Je ne dormirai plus.

SUR UN AIR DE DÉJÀ VU

Quel goût aura ta peau après ce temps perdu ?

Et si tu repasses là, viendras-tu m’embrasser ?

S’éteindre de nos peurs à la nuit remontée,

Pour coller sur tes lèvres mes lèvres réchauffées

En plein soleil fondu des millions de tes joies

Des millions de mes jours passés sans artifices

En compagnie de rien je me souviens encore

Des abris colorés de nos vêtements usés

J’étais pour m’en aller sans lendemain sans rien

Quand le goût de ta peau à mes moments perdus

Repassait par ici, tu venais m’embrasser.

LE GOÛT DU RESTE DU MONDE

Encore de ces vagues de toi,

Un peu plus de pensées et d’attente

Mais j’arrête là.

Car je veux être heureux.

Alors je creuserai dans le sable

Le plus profond des gouffres

Et j’y jetterai toutes les croyances malsaines

Les mauvais signes qui me torturent.

Maintenant je refuse tes sourires, tes mots et tes regards

Je me libère des riens de toi,

Redevenir libre d’être libre et sans attaches factices,

Seulement vivre pour savoir, vivre pour découvrir.

Au seul matin du grand commencement

J’irai sourire aux autres

Et tenir un même discours : je suis vivant !

Sans regrets et sans liens.

BLUE DAFFODILS

Quelqu’un dans la lumière me donne envie de faire

Un pas vers l’univers, courir la tête en l’air

Et peut-être tomber pour une autre étrangère

Qui me fera danser.

Ce fantôme qui chante autour de mon passé

Agite les étoiles tournant devant mes yeux,

Installe des visages aux sourires effaçables

Pour ne rien emporter.

Je souris sans éclats à son invitation

La lumière au-dessus va finir par s’éteindre

Comme une fleur perdue au milieu de ma vie.

Dansons sans la musique puisque tout est fini.

Quelqu’un m’attend ce soir et compte le temps qui passe

Je ne connais son nom que par inadvertance

Alors je m’envole et sans laisser de traces

Je disparais au loin dans l’ombre de sa danse…

IRIDESCENCE

Je voulais voir tes couleurs changer

Et admettre que les torts étaient forcés

Je voulais voir tes lèvres rouges

Et ta peau devenir sombre.

Te dessiner et colorier ton ombre

Puis avancer vers ton autre

Puis avancer.

La lumière a refermé son clair

Sous un pâle souvenir

De nos amours je perds

Le silence et les rires

De nos amours je perds

Le goût de me maudire.

Tu es là, transparente,

Mais je ne vois que toi

Et toi, mon ciel bleu et gris

Et toi, me vois-tu ?

Me vois-tu, dis ?